16/05/2009

Des portiques à l'entrée des écoles ...

Les individus qui, devant un indubitable problème, se plaisent à critiquer les solutions proposées sans en proposer de nouvelles sont de bien tristes sires. Bien souvent, je fais malheureusement partie de ceux-là ...

Ce matin, occupé à faire le plein de pessimisme pour la journée en écoutant une certaine station d'information en continu, j'ai entendu pérorer l'inénarrable Xavier Darcos. Cet homme, après avoir reçu la meilleure formation, a sans conteste choisi de se vouer au Mal absolu, ce qui lui a valu le surnom de Dark Vados. Notez-bien qu'à l'envers, son nom se lit Reivax Socrad, un pseudonyme qui conviendrait déjà très bien à un acteur de films S-M ultra-trash. Mais trêve d'onomastique.

Ce matin, donc, bien désireux de réagir à chaud (toujours la meilleure chose à faire), à l'agression d'une enseignante, poignardée hier avec un couteau de cuisine par un de ses élèves, le ministre a proposé, sur le ton de la suggestion de bon sens, que certains établissements soient dotés de portiques de sécurité, et que les élèves y soient fouillés à l'entrée, et ce afin d'éviter la présence dans les établissements d'armes par destination.

Passons sur le caractère inapplicable et les remugles nauséabonds de démagogie de cette audacieuse proposition pour nous concentrer sur son ineptie. Sans être expert, il me semble qu'une arme par destination est théoriquement un objet d'usage courant détourné de son emploi premier avec l'intention de nuire. Passons sur l'étrange rapport de causalité qui ferait enlever à un élève une arme par destination avant son utilisation (on peut en effet raisonnablement supposer que la jeune fille qui se présente à l'entrée de son collège avec une moissonneuse-batteuse dans son sac a l'intention d'en faire un mauvais usage).

En revanche, il faut bien avouer que la troupe guillerette des scientifiques fera moins la maline quand elle aura été débarassée de la grande majorité des instruments de son commerce (j'ai encore des doutes sûr la calculatrice, mais je pense que je manque juste d'imagination). Tous les crayons et stylos seront évidemment proscrits (je citerai La Mémoire dans la peau et The Dark Knight pour vous en convaincre). Quant aux établissements d'enseignement professionnel, il faudra malheureusement les fermer ("Repose cette Thermo-plieuse, gredin, j'ai une clé de 12") ...

J'envisage deux solutions au problème bien réel de la violence dans les établissements scolaires. 1° Aller jusqu'au bout du raisonnement de notre ministre et les transformer en camps retranchés, protégés par de hauts murs et des nids de mitrailleuse, que les professeurs occuperaient à tour de rôle, vu qu'il n'y aurait, de fait, aucun élève dans l'enceinte. Ainsi, la violence serait maintenue hors des établissements scolaires, CQFD. 2° L'amour universel. Les détails sont flous, mais en fin de compte, ça pourrait être sympathique. Cependant, je n'ai pas fini de réfléchir à la question, et je suis ouvert à vos suggestions !

5 commentaires:

  1. (c'est virginie)
    Alors pour étayer ta réflexion, (désolé pour l'orthographe, c'est mon arme de destruction massive à moi...)repensons aux massacres américains. Quelques élèves se sont introduits dans leurs lycées ultra-protégés avec des armes afin d'assassiner leurs camarades...
    L'établissement se voulait sûr...
    La répression de la violence par la violence est-elle une solution..?? Car oui, c'est une réponse violente d'installer des portiques de sécurités. Cela induit que chaque individu entrant dans cet établissement est un danger potentiel, ce qui installe une tension morale supplémentaire dans la petite tête de chacun...non...??? De plus l'adolescent est fragile, et je parle d'expérience. le moindre bouleversement de son univers va le contrarier, comme un nourrisson. Il se veux adulte, grand, gérer toutes les situations mieux que ses parents et mieux que la police, sauf qu'une fois acculé, bouleversé, fatigué..., et bien il redevient le petit enfant irréfléchi, égoïste, irrationnel et inconscient.
    Ainsi il répond instinctivement à tout type d'attaque et particulièrement violemment. Seul le dialogue et la patience peuvent le faire douter du bien fondé de son raisonnement. C'est un travail long et dur mais gratifiant lorsque ce jeune novice de la vie prend conscience qu'il vient de grandir en se remettant en question.
    Alors non, les portiques ne sont pas une bonne idée. De toute façon, comme tu le disais, on peut tuer avec un stylo...Il faut peut être repenser l'éducation générale de la population en rappelant ce qu'est la base: LE RESPECT. Mais cela ouvre un nouveau débat...parlons-en...

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  2. On peut tuer avec un stylo... On peut même tuer avec RIEN !

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  3. (Ce n'est pas Xavier Bertrand...)

    Très bel article !

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  4. @ Virginie : Le respect et la discussion sont en effet à l'évidence les idéaux vers lesquels il nous faut tendre. Malheureusement, semble-t-il, ils font gagner moins de voix à la droite que les effets de manche et les annonces creuses. Car on ne dira jamais assez que ces annonces sont encore (pour l'instant du moins) absolument inapplicables. Je serai peut-être amené à revenir sur le miracle que constitue cette politique de l'écran de fumée.

    @ pas Xavier Bertrand : Merci pour cette intervention, elle fait absolument sens.

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  5. (virginie)
    vive la politique
    mais n'oublions pas d'éduquer nos enfant correctement...

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